La maladie de Dupuytren est caractérisée par l’épaississement de l’aponévrose palmaire, tissu fibreux situé au niveau de la paume de la main. Cela entraîne une rétraction des doigts, limitant ainsi leur extension. Ces derniers restent figés en crochets ; ce qui limite l’utilisation de la main pour les gestes du quotidien.
Une maladie aux causes méconnues
Les recherches autour de la maladie de Dupuytren n’ont pas permis de déterminer les causes précises de cette dernière. On remarque cependant une prévalence chez les hommes après 40 à 50 ans.
Certains facteurs pourraient favoriser son incidence :
- antécédents familiaux,
- diabète,
- certains traitements antiépileptiques,
- la consommation d’alcool.
L’évolution de la maladie est souvent imprévisible et la guérison impossible. Seule une amélioration de l’extension des doigts est envisageable.
Le diagnostic de la maladie de Dupuytren
Le diagnostic de la maladie de Dupuytren est essentiellement clinique. Les signes courants de la maladie sont :
- des brides digitales, palmaires ou digitopalmaires
- des nodules durs et des ombilications dans la paume de la main<br><br>Les doigts les plus touchés sont l’annulaire et l’auriculaire, mais tous les doigts peuvent être atteints. En général il n’est pas nécessaire d’envisager des examens complémentaires de type IRM ou échographie pour confirmer le diagnostic.
Bien que non douloureuse, la maladie de Dupuytren peut s’avérer handicapante au quotidien.
Maladie de Dupuytren : le traitement chirurgical
Un traitement chirurgical peut être envisagé si la rétraction empêche l’extension complète des doigts. C’est le cas si un ou plusieurs doigts ne peuvent pas être étendus suffisamment pour être à plat sur une surface plane. Deux types d’intervention sont alors envisageables :
- L’aponévrotomie percutanée qui consiste à sectionner uniquement la bride fibreuse au moyen d’une aiguille
- L’aponévrectomie qui consiste à retirer au maximum le tissu pathologique. Une opération plus « complète », mais aussi plus délicate du fait de la proximité de nerfs et des artères. Des lambeaux sont souvent réalisés.
- Dans certains cas plus avancés, une exérèse d’une phalange ou une arthrodèse (blocage d’une articulation) peuvent être envisagées
L’intervention chirurgicale s’effectue généralement en ambulatoire et avec anesthésie locorégionale. Un arrêt du tabac et une surveillance de la glycémie en cas de diabète sont préconisés plusieurs semaines avant et après l’opération.
Des séances de rééducation ainsi que le port d’une attelle nocturne sont souvent nécessaires.
Le traitement chirurgical a pour but de permettre une amélioration notable de l’extension des doigts affectés.
Des complications postopératoires éventuelles
La principale complication pendant l’intervention est la lésion possible d’un vaisseau ou d’un nerf. Ces derniers sont, en effet, en contact direct avec la bride fibreuse qui est amenée à être sectionnée. Cela peut engendrer une diminution, voire une perte de la sensibilité.
À la suite de l’opération, les cas d’infections ou de nécrose du doigt sont possibles, mais très rares. Elles surviennent souvent à un stade très avancé de la maladie avec des doigts fortement rétractés.
Il peut y avoir des complications au niveau cutané : hématomes, retards de cicatrisation, nécrose de la peau autour des cicatrices.
Le suivi postopératoire
Le protocole de suivi postopératoire implique généralement :
- Des pansements à faire régulièrement jusqu’à cicatrisation complète
- Une rééducation précoce est fréquemment prescrite afin d’éviter l’enraidissement des doigts
- Le port d’une attelle la nuit
Il importe de suivre ce protocole afin de limiter les risques de complications ou de récidives de la maladie. Il faut garder à l’esprit qu’en dépit de ces précautions, ces dernières ne sont pas rares à dix ans. De même, quand la rétractation de la main est très importante du fait de la maladie, la non-récupération de l’extension totale des doigts est fréquente.
Il est donc nécessaire de s’informer en amont sur les bienfaits et les risques inhérents à ce type d’opérations auprès de vos chirurgiens.
Auteur : Jean-Julien PERAUT